Installation architecturale

alt=""

L’abbaye de Jumièges rend hommage au Liban

” A roof for silence ” Un Toit pour le silence

Dévoilée pour la première fois à la Biennale d’architecture de Venise 2021, cette installation a été créée par l’architecte Hala Wardé. Aujourd’hui elle est somptueusement mise en scène au sein de l’abbaye de Jumièges. L’abbatiale de Notre Dame considérée comme « la plus belle ruine de France » nous ouvre la voie sur ce projet culturel itinérant. Celui-ci met en lumière les paradoxes d’un pays en proie au chaos depuis plusieurs années.

Fort de son patrimoine immatériel et indestructible, le projet a surmonté les vents contraires grâce à la volonté et l’implication de celles et ceux qui ont oeuvrés au coté de Hala Wardé. Poésie et musique sont au centre de cette installation.  Inspirée par le recueil de poèmes d’ Etel Adnan « night », l’artiste Mika en propose une lecture et interprétation. La composition sonore originale qui en résulte murmure à l’oreille du visiteur au fil de son parcours.
Ainsi fragments de verre, témoins de la catastrophe du 4 août 2020, disposés sur le chemin central de la nef et fragments de voix et de musique résonnent comme une seule et même partition au cœur de cet écrin exceptionnel.

Témoignage du passé et du présent

Un subtil travail photographique de Fouad Elkoury est né de l’idée de faire dialoguer plusieurs époques et disciplines.  En effet, il révèle de manière insolite les oliviers millénaires de Bchaaleh: 7 tirages photographiques sur de grands panneaux verticaux positionnés sur les ruines des 7 chapelles rayonnantes font écho aux 8 céramiques inspirées du poème en peinture d’Etel Adnan « Olivea, Hommage à la Déesse de l’Olivier ». Le tout prend place au chœur de l’abbatiale, partie centrale de l’installation.
Le caractère insolite du lieu traversé par la lumière, le vent, nous amène à repenser notre rapport au vide et au silence. Comme le questionne Hala Wardé « Pourquoi ne pas penser les lieux par rapport à leur potentiel de vide plutôt que de plein ? »

Au bord du monde, vivent nos vertiges

Au sein du logis de l’abbatiale, de nombreux autres artistes libanais témoignent avec force des soubresauts permanents qui font vaciller ce pays de légende et de mythes. Photographes, sculpteurs et cinéastes, viscéralement attachés à leur pays, témoignent de sa métamorphose. Leurs œuvres sont non seulement un manifeste exemplaire de résistance mais aussi un fol espoir de renouveau…

Saluons cette belle initiative du département de la Seine-Maritime qui met à l’honneur le Liban !
A découvrir à l’abbaye de Jumièges jusqu’au 6 novembre 2022.

Rédactrice : Christine Masseron.

CREDIT PHOTO :  ©droits réservés. Abbaye de Jumièges / A Roof for Silence

Découvrez toutes nos visites en France  

Partager cet article :